6 juin 2012

L'activité culturelle dans les établissements pour personnes âgées, levier du bien-être des séniors

Cette journée, initiée par Cyril Vinsonnaud, coordinateur de l’année 2012, était organisée le 15 Mai 2012 au Ministère de la Santé à Paris. Très schématiquement, elle s’est déroulée en 3 temps :


1. En introduction : importance que revêt le sujet, son contexte, les grandes étapes des politiques menées. Parmi  les points clés à retenir :
- le vieillissement est un processus normal, on ne le répétera jamais assez, il n’est en aucun cas synonyme de dépendance,
-  l’accès des personnes âgées à la culture est une réponse globale au vieillissement actif ;
- mais qu’entend-t-on par culture ? L’exposé de Geneviève Laroque mettait en lumière les définitions diverses et variées que l’on peut en donner,
- par évidence, une donnée  impérative s’impose : on ne plaque pas la culture par injonction.
- il faut savoir qu’aujourd’hui, les directeurs d’Etablissements  peuvent inscrire un volet « culture » dans leur Projet d’établissement etil est nécessaire que les Etablissements pour personnes âgées « rayonnent » à l’extérieur.

Cette première partie s’est achevée par la présentation de 6 extraits d’un film de 52 minutes « Artiste…à mon âge » » Ce film a été tourné dans la maison de retraite « Les mésanges » en Alsace.
Sa productrice a souligné que l’objectif très précis était d’offrir une image positive de la vie d’une maison de retraite de 53 résidents.
Les extraits visionnés mettaient le zoom sur le suivi durant une année d’ateliers d’arts plastiques.

2 Une première table ronde était articulée autour « d’exemples d’activités culturelles mises en place au sein d’un établissement pour personnes âgées. » conditions de succès des actions menées, leur pérennité, leur impact.
Une palette d’activités a été présentée,  à chaque fois dans le contexte singulier qui donne sa signification à l’action. (Parmi les exemples rapportés : activités physiques et sportives ; parcours de santé ; sorties musée ; rencontres personnes âgées avec les enfants d’une école maternelle, autour des jeux modernes et anciens,  de l’école hier et aujourd’hui ; activité intellectuelle…)

3 Une seconde table ronde était articulée, en contre point, autour des « éventuels obstacles au développement d’activités culturelles dans un établissement pour personnes âgées ».
Freins rencontrés, difficultés identifiées, leviers pour les contourner.
Parmi les points clés : -  difficultés à convaincre les directeurs des EPHAD,  de l’importance  de l’enjeu,
-  problème de pérennisation de l’action
- importance de réunir plusieurs partenaires (Etablissement, éducateur, tissu social local, bénévole…)
- le financement n’est pas un obstacle insurmontable car beaucoup de choses peuvent se faire avec peu de moyen, il faut surtout des volontés.

Dominique Thierry, Vice-président de France Bénévolat et membre du collectif « Age »,  a   tiré les  enseignements de 8 cas de terrain, accompagnés dans la durée et évalués par France Bénévolat dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation SNCF
Selon lui, 7 enseignements majeurs peuvent être tirés :
1) Un animateur culturel ou non dans l’établissement: çà change tout!
2) La nécessité d’un vrai partenariat avec une association dédiée ou des associations locales
3) Les jeunes n’ont pas peur des personnes âgées mais il faut un apprivoisement réciproque (au sens du Petit Prince !)…çà peut être long et il faut « des passeurs » ;
4) Une place incontournable des bénévoles, mais pas un rôle de compensation, encore moins de remplacement, mais de valeur ajoutée humaine, d’où la nécessité d’une vigilance de tous les instants !
5) Bien sûr,  il y a besoin d’un coup de pouce financier (surtout s’il y a des investissements à faire, ce qui est toujours le cas des bons projets innovants)…les bénévoles, c’est 90% de la ressource…il faut les 10% « d’effet de levier »
6) Le cercle vertueux de projets initiaux,  souvent très modestes au départ, qui font progressivement  faire Projet, puis Système et enfin Culture… un rôle clé, dans la durée d’un porteur de projet (le plus souvent l’animateur culturel)
7) Le passage du « faire  pour », au « faire avec », puis au « faire ensemble »…

Le  critère final  d’appréciation,  c’est quand les résidents passent de la position de  spectateurs à celle « d’acteurs » (à tous les sens du terme) et ont un autre regard sur eux-mêmes; donc, quand  nous avons, par effet miroir,  un autre regard sur eux.